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Les temps sont durs
23 juin 2012

Disneyland Paris - Capital du rêve artificiel

Disneyland. Paradis superficiel par excellence. Je n'ai jamais compris pourquoi ce château rose attirait autant de monde. Les gens d'aujourd'hui sont ils achetables à souhait ? On leur dit « vous allez rêver », ils rêvent. Vous allez être heureux, oublier tous vos soucis et vos vies misérables le temps d'un séjour.

 

Impatiente d'oublier ma vie pas si misérable, j'ai moi-même passé le week-end à Disneyland Paris. En oubliant que j'aie passé deux heures de train en compagnie d'une charmante demoiselle pas très soucieuse d'enlever ses pieds de sous MON siège, en oubliant que j'aie passé une heure à attendre de pouvoir enfin poser mes bagages dans la bagagerie, en oubliant que je veillais depuis 24 heures, bref en imaginant que j'étais de bonne humeur, je n'aurais toujours pas apprécié mon week-end.

 

J'arrivai donc à 10h du matin, déjà fatiguée et pas très enthousiaste, devant l'entrée du parc -car rappelons-le, ce n'est qu'un parc. Grâce à nos passes, je rentrais rapidement dans l'enceinte, après une fouille des sacs si rapide qu'elle en devenait inutile. Ma première vision n'était pas un grand château rose comme dans la publicité, non je m'attardais plutôt sur les boutiques que t'exhortaient à dépenser dès l'entrée ainsi que sur les mines déconfites et fatiguées des autres clients. Passé ce sas de la tentation, on découvre enfin le misérable château rose bonbon trop propre, qui a même du mal à émerveiller les petites filles. Il se détache du ciel parisien, comprendre du ciel gris, avec l'habilité d'un architecte. Car ce charisme n'est pas dû au hasard, les créateurs ont longtemps étudié la météo avant la création du parc pour choisir la couleur du palais et optimiser son image. Outre ces artifices, le château a l'air sorti tout droit d'un conte dont le créateur n'a pas encore appris les ombres . En effet, le parc tout entier et plus particulièrement ce château manquent cruellement d'ombre. Tout n'est que paillettes dans les yeux, pour mieux vous éborgner.

 

On ne sais pas quoi faire, tout est trop grand, trop faux. Alors on essaie de se prendre au jeu, on marche, on découvre, on essaie d'être heureux. Moi, j'observe. Comme d'habitude, je préfère regarder les autres plutôt que vraiment agir. Une famille est là, assise sur un rebord, entre une poubelle et un banc. Le père regarde dans le vide, fatigué. La mère regarde dans le vide, fatiguée. La fille regarde les autres, envieuse. Ils ne bougent pas. Pendant un quart d'heure, alors que je me forçais à finir le pire hot dog que j'aie jamais mangé, ils sont restés là, las, déconnectés, comme en proie à une overdose de rêve. Derrière nous, les crissements des attractions. Devant nous, les crissements de leurs âmes. J'ai peur. Mais il est l'heure de repartir, de découvrir de nouvelles aventures dans le bateau pirate. Comme tous les robots qui nous entourent, on entre dans la file. Que dis-je, dans le kilomètre d'impatience, de bruit et d'excitation, en attendant de croiser le regard sombre de l'employé sous-payé qui bosse chez Disney parce qu'il n'a pas le choix, il faut bien manger, et puis il voulait travailler avec les enfants c'est bien Disney quand on veut travailler avec les enfants. Enfin... C'est pas exactement ce qu'il attendait. Bien que ce soit glorifiant de porter un costume vert et rouge et jaune et bleu, on ne le regarde pas beaucoup. Les enfants attendent plutôt Mickey, toujours joyeux sur son masque de carton.

 

J'imagine que derrière le masque, souriant, heureux, excessif, exaspérant, terrifiant... Le comédien pleure. Il ne peut plus les voir ces sales mioches trop gâtés, qui le suivent de partout comme des chiens à qui on aurait oublié de donner à manger. Mais ce n'est que mon imagination. Peut-être qu'il aime son boulot. Ce n'est pas le cas de blanche-neige. Je me baladais tranquillement en égrenant mes sarcasmes quand la belle déboula portant le visage puéril de la princesse qui fait faire son ménage par des oiseaux. Elle dansa jusqu'à la porte des employés, repoussa les gamins qui la suivaient, ouvrit cette porte et disparut fumer sa clope. Merde, j'ai pas eu le temps de lui demander un autographe, quel dommage.

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Commentaires
P
La fouille des sacs à Disneyland Paris est située sur le domaine public :<br /> <br /> La contestation s'amplifie, aux portes de Disneyland Paris, sur l'esplanade de la gare routière de Marne-la-Vallée-Chessy. De plus en plus d'élus s'élèvent contre les palissades installées début juillet par le nouveau propriétaire des lieux, Euro Disney, au centre de la place. Placées entre le parking-relais d'un côté et les quais RER, SNCF et bus de l'autre, les barrières contraignent chaque jour les usagers des transports publics à une fouille systématique de leurs sacs. Une situation « intolérable » pour certains élus du Val-d'Europe, qui dénoncent une « entrave à la liberté de circulation ».<br /> <br /> En réponse à l'annulation par la préfecture de son premier arrêté municipal visant à suspendre les travaux, Olivier Bourjot, le maire (UMP) de Chessy, entame l'acte trois de la bataille juridique. Lundi, il a pris un nouvel arrêté visant à interrompre le chantier. « Je continuerai à déposer des arrêtés jusqu'à ce que des solutions nous soient proposées par Disneyland. » Le conseiller général et maire UMP de Bailly-Romainvilliers, Arnaud de Belenet, dénonce un « mépris hallucinant des riverains » : « Depuis huit jours, j'attends que Philippe Gas, PDG d'Euro Disney, réponde à mon courrier », précise-t-il. Il a envoyé un courrier aux habitants mécontents les invitant à contacter Disneyland.
F
Te trouve pas d'excuse pour avoir aimé Disney hein, t'as le droit ^^" En général très peu de personnes ont un regard aussi... désabusé sur les choses que le mien (et c'est comme ça que je passe pour la chieuse de service)
Y
Personnellement, je suis déjà allée plusieurs fois à Disney... J'étais certes, plus jeune, naïve et insouciante qu'aujourd'hui mais j'en garde des souvenirs géniaux ! ;) <br /> <br /> ( Pour te remonter le moral Mini-Sioux ;) , va voir par toi même !)
M
Mince! Moi, qui rêvais d'aller à Disney! Tu viens de broyer mes rêves!! ><" ;)
F
Merci pour votre commentaire, contente de voir que je ne suis pas la seule à avoir cette sensation :)
Les temps sont durs
  • Les temps sont durs parfois, mais la vie est belle. Je rêve, je ris, j'écris. Ceci est un blog sans prétention, matière à ma plume parfois joyeuse, parfois acide, parfois noire, mais toujours loquace et sincère. N'hésitez pas à laisser un commentaire !
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